Déroulement du voyage

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Etudiants de STS AEA et SCBH 1ère et 2ème année :

Mardi 3 Novembre

Le voyage aller s’est déroulé sans encombre.

L’arrivée à l’entrée de Bâtimat, a été parfaitement maitrisée par le chauffeur du car qui connaissait bien la problématique et qui a su éviter toutes les embuches liées au périphérique et à l’accès mal aisé du parc des expositions de Paris Nord – Villepinte. Nos étudiants ont pu évoluer directement dans le salon et commencer leur visite et les recherches documentaires.

La rencontre avec la société KLH, spécialisée dans les panneaux à plis croisés contrecollés, a permis d’établir un lien très intéressant avec Monsieur Emeric Ledoux, Ingénieur Bois, qui a proposé de venir une demie journée au lycée pour expliquer à nos TS2 cette technique particulière qui permet de passer technologiquement le niveau R+1. C’est cette technique qui devrait-être utilisée à Bordeaux, en 2017, pour réaliser la tour St Jean. Cette tour en bois de 19 étages devrait-être alors le plus haut bâtiment en bois du monde à moins que, le Baobab parisien, s’il voit le jour, ne le détrône avec ses 35 étages…

Le rendez-vous devant le salon a été respecté par les étudiants ce qui a permis au groupe d’arriver comme prévu à l’hôtel. Le retour en RER a été rapide et nous avons pu ainsi éviter la sortie laborieuse du Parc des Expositions de 2013.

La répartition des chambres effectuée au préalable a permis une distribution rapide des pass et une installation tout aussi rapide pour profiter du temps libre du repas. L’environnement immédiat de l’hôtel était idéal et offrait tous les types de restauration, aussi beaucoup de nos étudiants sont restés dans le secteur.

Le retour des étudiants à l’hôtel s’est déroulé sans encombre. Notre méthode de vérification des retours s’est révélée toujours efficiente.

La nuit a été un peu animée, mais ceci est normal, car nous étions dans une auberge de jeunesse.

Mercredi 4 Novembre

Journée des SCBH :

 Le petit déjeuner a été pris dans les temps par tous et à 8h15 nous étions sur le départ pour l’Ile de la Cité. Après avoir précisé que « Cité » était un arrêt de métro, nous sommes arrivés devant la cathédrale de Notre Dame.

Le thème majeur de ce déplacement était la visite de la charpente de Notre Dame. Nous avons été reçus par Mme Christelle Dupas, Architecte Urbaniste de l'Etat - Conservateur de la Cathédrale Notre Dame de Paris et M. Jean-Daniel Lamothe, son adjoint, de la D.R.A.C. Ile de France qui a beaucoup œuvré pour rendre cette visite possible.

Ils ont été rejoints par M.Rémi Fromont, architecte du patrimoine, du cabinet 2A8, avec qui nous avions préparé en amont cette visite et M.Cédric Trentesaux, architecte, de l’Atelier 32 architectes. Ces deux architectes ont eu accès à la charpente pendant un an pour effectuer le relevé des différentes fermes. Ils connaissaient très bien cette structure et ont été nos guides de cette matinée.

Mme Dupas a présenté à nos étudiants le cadre de cette visite, puis elle a insisté sur son caractère exceptionnel puisque c’était la première fois qu’une telle visite avait lieu. Elle a précisé que cette visite était conçue par soucis et souhait de transmission. Nos étudiants sont donc de très grands privilégiés et qui en avaient absolument conscience.

La visite a commencé par le beffroi droit de la cathédrale après une montée de 191 marches. C’est une charpente autonome qui permet de supporter les cloches et d’amortir les vibrations des cloches. La charpente est relativement récente en attestent les marquages et l’utilisation de vis en acier. Nos étudiants se sont sentis peu en confiance lorsqu’ils ont réalisé qu’ils étaient debout sur la trappe d’amenée des cloches à la partie haute du beffroi... L’analyse des pièces de bois a permis de comprendre la complexité des solutions mises en œuvre pour le remplacement d’une pièce de bois ou d’une partie seulement d’une pièce de bois.

La visite de la charpente de la cathédrale s’en est suivie avec les deux groupes de TS, pendant que l’un regardait la charpente de la nef, l’autre regardait celle du chœur. Dans les deux cas la visite s’est effectuée à la lampe torche puisque le noir règne en ces lieux. Une attention toute particulière a été portée aux différents types de charpente, charpente médiévale, ou charpente plus moderne toujours en chêne et aux différents marquages des bois dont certains sont très anciens. Il s’agit vraiment d’un marquage des bois et non d’un comptage.

A ce propos il est intéressant de se rendre compte qu’à l’époque du début de la construction de la cathédrale la numération moderne n’existait pas encore et que les chiffres n’étaient pas vraiment présents en Europe. En effet, les chiffres indiens que nous utilisons n’ont été transmis par les Arabes aux Européens que vers la fin du Xème siècle, la construction de la cathédrale ayant commencé vers l’an 1160, la généralisation de leur usage n’était pas encore faite. Il n’existait à cette époque là que le marquage du bois, basé sur les chiffres romains et leur positionnement. Les chiffres romains permettent certes de réaliser du dénombrement mais pas de compter. C’est pour cette raison, que certaines fermes sont marquées uniquement par des entailles. Une curiosité de cette charpente, normalement les marquages sont toujours orientés à l’Est, pour être visible au levant, mais ici, ce n’est pas toujours le cas.

La problématique du levage des fermes a été abordée de différentes façons et une hypothèse a été proposée à nos étudiants. Ces fermes sont très particulières puisqu’il s’agit de chevrons-formant-ferme qui s’auto- bloquent. Il était donc nécessaire que toutes les pièces de bois soient en place lors du dernier mouvement. Compte-tenu du poids d’une ferme, plus de 2.5 tonnes, et de la situation altimétrique du compagnon à plus de 35 mètres au dessus du vide, on imagine la difficulté de la tâche. La reprise de certaines fermes par Viollet Le Duc n’a pas été une mince affaire et les reprises moisées sont là pour en témoigner.

Il était intéressant de constater que les assemblages des fermes médiévales étaient bloqués avec des clavettes en bois alors que pour les fermes du XIXème réalisées lors de la mise en place de la nouvelle flèche à la croisée du transept, les assemblages étaient bloqués avec des boulons. Les techniques d’assemblage utilisées permettent donc aussi de dater l’âge des fermes.

Le chœur ayant été construit avant la nef, il est possible de voir l’évolution des techniques d’assem-blage entre ces deux parties. D’autre part il est intéressant de noter que la cathédrale, qui vient de fêter ses 850 ans, a des bois de charpente qui doivent avoir plus de 1000 ans.

A la fin de la visite, nous avons discuté avec Messieurs Fromont et Trentesaux. Nous nous sommes aperçus que nous disposions d’outils de travail que nous pouvions mettre à leur disposition pour arriver à modéliser cette charpente. Nous prendrons de nouveau contact pour faire aboutir cette possibilité en y associant nos étudiants.

Le deuxième thème proposé lors de cette journée était une visite guidée sur les  évolutions techniques de l’urbanisme de la ville de Paris au fil des siècles proposé par le Pavillon de l’Arsenal. Nos étudiants avaient préféré ce thème lors d’un vote au « Paris Haussmannien ». Cette présentation de qualité faite par une guide du Pavillon était très riche, bien faite et instructive.

Elle permettait la découverte des petites et grandes innovations qui transfigurent aussi bien les modes d’habitat que le visage de la ville. Certaines révolutions techniques surprennent encore aujourd’hui comme le premier trottoir bâti en même temps que le Pont-Neuf en 1606, le stationnement réglementé dès 1779, l’ouverture de la première ligne de métro pour l’Exposition Universelle de 1900, les premiers ascenseurs..., l’eau et le gaz à tous les étages, la première réalisation en béton armé, mais aussi les ponts et les passerelles.

Toutes ces inventions qui semblent parfois anachroniques fabriquent le Paris d’aujourd’hui, et les nouveaux engagements environnementaux, quant à eux, modifient la conception et la fabrication de la ville. La logique du Grand Paris intégrant la couronne de banlieue a été présentée dans son ensemble ce qui ouvre des perspectives très intéressantes.

En soirée une belle balade en bus à travers Paris était proposée. Grâce à Léonard, notre guide d’un soir, nous avons appris une multitude de détails très intéressants, comme les bateaux Mouche qui arrivent de la ville de Lyon du quartier de la Mouche puis concours de circonstances oblige d’une famille parisienne, la famille Mouche, a gardé ce nom, les anciennes stations de métro désaffectées qui sont appelées à devenir des piscines, l’avenue de l’Opéra n’est pas bordée d’arbres car Napoléon III avait peur de s’y faire trucider en se rendant à l’opéra, et aussi avec une légère pointe d’humour que le Grand Palais s’appelle ainsi car il est « grand » et que le Petit Palais s’appelle ainsi car il est « petit » ce qui a eu pour effet de faire éclater de rire tous nos étudiants. La balade s’est donc déroulée dans une très bonne humeur et s’est finie devant l’hôtel ! Bien vu chauffeur.

La nuit fut sensiblement identique à la précédente car nous étions toujours dans une auberge de jeunesse…

 

Jeudi 7 Novembre

Petit déjeuner puis départ en direction de  Paris Nord Villepinte à l’heure prévue, mais cette fois en RER. L’arrivée a été très rapide car le RER était direct.

Un des fils conducteur de cette deuxième partie de salon pouvait-être le Pavillon Français de l’exposition universelle de Milan. Cet ouvrage  tout en bois résineux du Haut Doubs dessiné par l’agence d’architecture X-TU de Paris et conçu par l’entreprise Simonin de Morteaux est composé d’une multitude de poutres courbes croches, en bois lamellé-collé. Il représente un paysage anamorphosé renversé tronqué.

En 2014 lorsque nous avions fait passer l’épreuve U61 à Mouchard, Monsieur Dominique Simonin, co-fondateur de l’entreprise et membre du jury du BTS, n’avait pas été peu fier de nous présenter ce projet. L’ouvrage a été conçu à l’aide des logiciels Cadwork  pour la conception de la structure et Accord Bat pour la partie calculs de structure. Ces trois sociétés, présentes sur le salon, et avec lesquelles nous travaillons régulièrement, n’ont pas manqué d’apporter toutes les précisions demandées à nos étudiants, avec grand plaisir.

Le rendez-vous fixé un quart d’heure avant le départ a été bien respecté, et le fait de bien connaître la problématique du temps de travail d’un chauffeur de car nous a permis d’effectuer le voyage sereinement. Le voyage retour s’est déroulé sans encombre.

Les retours des étudiants :

Tout ce qui a été proposé a été très bien perçu. L’auberge de jeunesse était bien située à proximité du centre de Paris, dans un quartier vivant avec un grand choix de restauration. Les étudiants notent cependant une impression d’insécurité dans ce quartier.

Les agenceurs n’ont pas tous su apprécier la seconde demi-journée sur le salon Batimat. Il en va de même pour les SCBH qui n’ont pas compris l’intérêt de scinder en deux parties la visite de ce salon gigantesque.

Pour tous les SCBH la visite de la charpente restera un grand moment et une découverte extraordinaire. La passion mise par nos deux guides d’un jour a été très communicative.

La visite guidée du pavillon de l’Arsenal a été très appréciée et la clarté des commentaires de notre guide, très appréciée

Quelques étudiants de BH ont proposé, pour une prochaine fois, le retour du pavillon de l’Arsenal vers la tour Eiffel à pieds pour découvrir tous ces bâtiments qui font la beauté de Paris. L’idée est retenue.